Le Papier d'arménie
La catégorie "Briller en société" s'expatrie par ici... Ou comment clouer le bec à tout le monde parce qu'on en sait, nous, plein des choses!
Ayant acheté du papier d'arménie vendredi après midi dans le magasin BIO d'Auxerre (on faisait visiter à notre Danois), j'ai voulu en savoir un peu plus sur le fameux papier qui sent bon...
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Kécessé Le Papier d'Arménie?
Fabriqué à Paris depuis 1885, le Papier d'Arménie est le plus ancien désodorisant de l'air ambiant. Il a donc 120 ans!
On
l'utilise en consumant de petites bandes de papier imprégné de
composants actifs et odoriférants dont le principal est le benjoin.
L'histoire du Papier d'Arménie débute à la fin du XIXe siècle. Auguste Ponsot, en voyage dans l'Empire Ottoman, se rend en Arménie, appartenant alors au gigantesque empire. Il découvre que les habitants parfument et désinfectent leurs maisons en faisant brûler du Benjoin. De retour en France, il décide d'importer cette pratique traditionnelle et écologique.
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Son associé, le pharmacien Henri Rivier, découvre qu'en faisant dissoudre le Benjoin dans de l'alcool à 90°, on obtient une odeur persistante. L'ajout de parfums donne un mélange aromatique agréable et tenace ; reste alors à trouver un support : le papier buvard absorbe le mélange, tout en conservant l'odeur originelle du Benjoin, et brûle lentement sans faire de flamme.
Après de nombreuses tentatives, le produit recherché est enfin au
point. Le Papier d'Arménie est couronné de succès, notamment à
l'Exposition d'hygiène de 1888, ainsi qu'à l'Exposition universelle de
1889.
Au cours de celle-ci, convaincus de l'efficacité et du
caractère antiseptique du papier, les deux inventeurs placèrent deux
morceaux de viande sous deux cloches, faisant brûler dans l'une d’entre
elles du Papier d'Arménie. Au bout d'une semaine, la viande ayant
"respiré" les effluves du papier était encore consommable, alors que
l'autre était faisandée. Une expérience qui a marqué les esprits...!
Comment c'est fabriqué?
Apprécié pour ses notes sucrées, vanillées et balsamiques, le benjoin est employé comme fixateur en parfumerie, par Guerlain pour Shalimar par exemple. Sans benjoin, le Papier d’Arménie ne serait pas devenu ce qu'il est. Le styrax pousse dans les forêts de l'Extrême-Orient, notamment dans l'ancien Laos où il est encore largement cultivé aujourd'hui.
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Lorsqu’il atteint un diamètre d'environ 15 cm, on l'entaille au coupe-coupe afin de récolter sa résine qui s'écoule par les entailles ainsi faites dans son écorce. Après plus de 6 mois, la résine peut être récoltée, sous la forme de "larmes". C'est le benjoin brut. 1 à 3 kilos de benjoin sont extraits par arbre et par an. Il contient environ 25% d'acide benzoïque grâce auquel il a des propriétés antiseptiques.
Le papier buvard employé pour fabriquer le Papier d’Arménie est une fibre d’origine naturelle. Sa teinte acajou provient du bain dans lequel les feuilles s’imbibent du parfum complexe du Papier d’Arménie.
Certains de ses composants aromatiques font partie de ses secrets de fabrication.
C’est
à Montrouge, dans la banlieue Parisienne qu’est implanté l’atelier où
se fabrique depuis toujours le Papier d’Arménie dans le respect de la
tradition artisanale. Sa production nécessite plusieurs phases :
préparation du bain aromatique, salinisation du papier, trempage,
passage au four, mise au repos puis conditionnement, c’est-à-dire
découpe des feuilles, perforation des bandes, montage des carnets et
enfin empaquetage avant distribution.
Ecologique...
N’employant pas de gaz propulseur, le Papier d’Arménie est sans danger pour la couche d’ozone. La solution dont les feuilles s’imbibent est à base d’alcool. Pour ralentir leur combustion, celles-ci sont passées dans une solution saline naturelle. Le papier buvard qui sert à fabriquer le Papier d’Arménie est validé par le WWF, organisme international réputé, dont l’une des nombreuses actions environnementales consiste à mettre en place des programmes protégeant notre planète de la déforestation qui la menace.
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Réputé depuis l’Antiquité pour ses propriétés antiseptiques, cicatrisantes et expectorantes, le baume de benjoin servait autrefois, en usage externe, pour traiter l’asthme, la toux et les enrouements. Son action favorable sur la psyché et la gestion des émotions lui vaut les faveurs des personnes tendues. On lui attribue des forces purifiantes, dont le principal effet est d’éliminer toutes les émotions et pensées impures et grossières.
Le glisser dans la poche d'un habit détruit les
mauvaises odeurs de tabac et autres. Déposé dans une armoire, il
parfume le linge et fait fuir les mites. Présent dans la voiture, il
parfume et assainit l'air ambiant. Le faire brûler après l'avoir plié
en accordéon, parfume la maison, purifie et désinfecte l'atmosphère.
Son
action est aussi efficace contre les odeurs de friture et des animaux
domestiques. Son faible prix permet de l'essayer sans risque. Vous
serez enchantés par les qualités de ce produit. On l'emploie
pour chasser les énergies négatives et combattre les idées noires,
ainsi que les tendances dépressives: il développerait la jovialité et
l'enthousiasme. En Malaisie, on l'utilise lors des cérémonies pour
éloigner les diables pendant la récolte du riz. Les Indiens, quant à
eux, dédient de parfum sacré à la déesse Shiva. (Bon ok, vous vous ne
le dédiez qu'à vous, et c'est déjà pas mal hein... Pas besoin d'une
Shiva pour que ça sente bon dans la maison...)
Comment l'utiliser?
Détachez une lamelle du carnet.
Pliez-la en accordéon.
Déposez-la dans une coupelle ou un brûleur.
Allumez en veillant à obtenir une combustion sans flamme.
Sitographie: 4angelips.com
Papierdarmenie.fr
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